Guillaume Condat, photoreporter pour le blog i-Trekkings, a parcouru les 250 km de La Vélobuissonnière. Retour d’expérience.
i-Trekkings, c’est quoi ?
i-Trekkings est un blog qui, d’une part, propose des idées d’aventure ou de micro-aventure (très à la mode des citadins, ce sont des week-ends ou week-ends prolongés facilement accessibles en transport en commun), et d’autre part, des tests de matériel outdoor pour aider les lecteurs dans leur choix. Ces articles sont écrits par une communauté de passionnés comme moi. Chez i-Trekkings, je suis photoreporter et testeur de produits outdoor.
D’où vous vient cette passion de l’itinérance ?
J’ai toujours aimé la randonnée. Enfant je partais souvent avec mon père en bivouac en week-end et souvent sur des petits sentiers. C’était l’aventure du haut de mes trois pommes ! Jeune adulte, une rencontre toute particulière m’a amené à transposer ce goût de l’inconnu sur de nombreux treks dans des zones reculées du monde, où la logistique était tout autre.
Depuis combien de temps sillonnez-vous les routes ?
Dès lors que mon père m’a enlevé les petites roulettes et ma mère autorisé à sortir du quartier, je n’ai jamais cessé de rouler. Je partais avec mon BMX (un authentique Sunn de l’époque dont j’étais trop fier !) pour explorer les collines varoises.
Vous avez été missionné pour parcourir les 250 km de La Vélobuissonnière. Quelles ont été vos premières impressions ?
Je vis en Haute-Savoie, une région assez peuplée avec des voitures de sports et des motos sur les petites routes, d’où une forte pratique du VTT, afin d’être tranquille. Sur La Vélobuissonnière, ce qui m’a tout de suite beaucoup plu c’est le peu de voitures sur l’itinéraire, c’est vraiment agréable et sécurisant. Cela permet de faire du sport en douceur avec un repos de l’attention cérébrale sur les principaux dangers.
Quelle préparation a été nécessaire pour faire La Vélobuissonnière ? Comment étiez-vous équipé ?
La Vélobuissonnière ne nécessite pas beaucoup de logistique : dès lors qu’on a réservé ses hébergements, il suffit de charger la trace GPS dans son téléphone et c’est parti pour l’aventure. Personnellement, j’avais un vélo de type « gravel » avec des sacoches de bikepacking et mes amis avaient aussi des « gravel » mais en mode vélotouring pour les sacoches. Un vélo de voyage ou un VTC peut aussi parfaitement faire l’affaire
À quel type de cyclotouriste conseilleriez-vous l’itinéraire ?
Je pense que c’est un itinéraire idéal pour débuter un « vélo voyage » : il est court, il y a peu de dénivelé, de nombreuses infrastructures sont présentes sur le parcours et il est sécurisé. Quand on a beaucoup baroudé, on a parfois envie de se reposer, et La Vélobuissonnière est aussi idéale pour ça.
Qu’avez-vous particulièrement apprécié ? Qu’est-ce qui vous a surpris ?
Ce qui m’a surpris c’est de n’avoir jamais entendu parlé du Mans autrement qu’à travers les 24 Heures, alors que la cité Plantagenêt est littéralement sublime. Je vis à Annecy et je dis souvent que je vis à Disneyland tant la ville est belle mais entre la croissance du département de l’ordre de 15 000 habitants par an et les hordes de touristes, cela devient invivable. Les habitants du Mans ont été plus malins en gardant leur trésor secret car la vieille ville n’a rien à envier à celle d’Annecy. Ils ont la tranquillité en plus.
Vous êtes habitué à sillonner les routes de France. Qu’est ce qui fait l’originalité de La Vélobuissonnière selon vous ?
La Vélobuissonnière a plusieurs facettes. Chaque jour offre de nouveaux paysages et sa tranquillité d’esprit nous donne la possibilité d’être plus ouvert aux nouvelles rencontres. Malgré cette tranquillité, chaque étape a aussi ses moments forts avec de superbes villes à visiter.
Quels sont les points positifs et négatifs ?
Je n’ai pas vraiment de point négatif à noter. Ce qui m’a le moins plu, c’est l’architecture des maisons sur le pourtour des trois grandes villes mais heureusement ces passages sont de courte durée. Le gros point positif, c’est la variation du rythme. La Vélobuissonnière peut vraiment s’adapter à tout un chacun car entre les forêts, les champs, les prairies, les villes et villages et tous les endroits où l’on peut s’arrêter boire un café ou manger un bout, les étapes peuvent facilement être revues à sa guise.
Comment avez-vous vécu votre accueil ?
Que ce soit par les habitants, les acteurs du tourisme ou par l’équipe de Sarthe Tourisme, l’accueil a été parfait. Mais je dois avouer que je n’ai jamais été mal accueilli, quel que soit l’endroit, j’arrive avec le sourire et un Bonjouuuur joyeux et l’accueil se passe toujours très bien !
Avez-vous une petite anecdote sur votre séjour ?
Oui ! L’un de mes meilleurs amis a grandi à Baugé-en-Anjou et lorsque nous étions en colocation à Paris chacun défendait sa région et il nous vantait les clochers tors comme une beauté nationale injustement méconnue. Il vit maintenant à Shanghai, alors quand je suis passé au Vieil Baugé, je lui ai envoyé une vidéo selfie avec le fameux clocher tors en toile de fond. Il a osé me dire que ce n’était pas Baugé mais Le Vieil Baugé et que ce n’était pas pareil car à Baugé, eux, ils avaient un château ! On passe notre temps à se charrier et personnellement j’ai davantage été séduit par l’église Saint-Symphorien que par le Palais du Roi René !